Le fleuve à l’envers est un texte de Carles Diaz, paru aux éditions Abordo en février 2013.
« Que la vie avec l’ivresse passive
ne soit qu’un dérapage
de ces temps épouvantés, plus qu’un cortège
de chiens
couronnés de fruits secs ! »
Dans ce petit livre très dense, Carles Diaz nous entraîne dans un récit poétique où l’on perd rapidement ses repères. Page après page, les mots coulent, mêlant images, bribes de souvenirs, questions lancées dans le vide et indignations de quelques vers. Bientôt, narrateur et destinataire deviennent flous. Le fleuve à l’envers apparaît comme un monologue magistral, une logorrhée sans fin à laquelle le lecteur assisterait malgré lui, sans parvenir tout à fait à saisir le sens de ce qu’il observe. Mais peu importe. Il se dégage de ces vers une puissance telle qu’il ne semble pas même nécessaire de les comprendre.
« Me voici assis à une table boiteuse emplie de
babioles
à peine si je peux bouger la casserole
il est vingt-trois heures, tout à coup
conserve de viande en boîte, asperges froides
un bol de riz
et comme un simplet, je mange
chancelant comme une toupie en bout de
course
vite, je mange un bout de fromage
et du pain
j’épluche la dernière orange.Pourquoi est-ce si difficile
de se retrouver sans une autre présence pour
pouvoir disperser
ma propre existence en ignorant ces
montagnes
accouchées à la naissance ? »
On se laisse porter par le courant de ce flux verbal, captivés par un texte multiple et changeant.
Une lecture, finalement, qui nous laisse avant tout l’impression profonde d’avoir lu quelque chose de fort.
Je ne connaissais pas ce poète. Ce mélange de prosaïque et d’imaginaire a l’air intéressant.
Oui, c’est vraiment un texte original, qui a le don de nous transporter !
Pas convaincu du tout par cette logorrhée
Il faut adhérer, en effet !
un texte très profond ! Merci pour ce partage 🙂
Merci à toi pour ta lecture !